Lors d’une intervention organisée par l’AFDI au lycée La Brosse, nous avons rencontré deux jeunes agriculteurs tchadiens, Nadège et Étienne. La rencontre a été animée par plusieurs intervenants, dont Jean-Marie Baillard, ancien proviseur du lycée et bénévole de longue date au sein de l’AFDI, accompagné de Thierry Desvaux, ancien agriculteur, ainsi qu’une enseignante d’économie et gestion, Laurence Girardot et Richard Gratton, enseignant en Agronomie. Cette rencontre a permis aux élèves et stagiaires du BTS ACD, du BTS ACS Agri et du BPREA de mieux comprendre comment fonctionne l’agriculture familiale au Tchad. L’AFDI (Agriculteurs Français et Développement International) est une association qui travaille depuis cinquante ans pour aider les agriculteurs dans plusieurs pays, notamment en Afrique. Elle soutient les exploitations familiales, aide à la formation, finance les déplacements des formateurs et favorise les échanges entre agriculteurs français et africains.
Au Tchad, Nadège et Étienne font partie d’une fédération, la FCEJARLOR*, créée en 2015. Cette fédération regroupe près de 2 000 jeunes agriculteurs. Elle a été créée pour aider les jeunes à se regrouper, à apprendre et à accéder plus facilement au crédit ou aux formations. Elle a aussi mis en place un centre d’alphabétisation pour les jeunes filles, car beaucoup n’ont pas eu la chance d’aller à l’école.
Nadège et Étienne vivent dans la zone soudanienne du Tchad, au sud du pays. Là-bas, l’agriculture dépend presque totalement de la météo. Contrairement à la France, où les agriculteurs ont des systèmes d’irrigation, des réserves d’eau, des machines et des bâtiments pour stocker les récoltes, les agriculteurs tchadiens sont très vulnérables. À cause du réchauffement climatique, les saisons de pluie sont de plus en plus irrégulières : parfois il pleut trop tard, parfois pas assez. Quand la pluie manque, les cultures souffrent et les rendements sont faibles, car il n’y a pas d’irrigation possible.En France, même si la météo change, les agriculteurs peuvent mieux s’adapter grâce au matériel, aux infrastructures et aux systèmes de stockage.
Le commerce, lui aussi, est source de difficultés. Dans cette région, ce ne sont pas les agriculteurs qui fixent les prix : ce sont les acheteurs, souvent des commerçants locaux, qui imposent leurs tarifs. Lorsqu’une récolte est abondante, l’offre dépasse largement la demande et les prix chutent brutalement. Sans stockage pour attendre des jours meilleurs, les agriculteurs sont contraints d’accepter ces prix bas. Les revenus deviennent alors insuffisants pour investir, acheter du matériel ou même subvenir aux besoins du foyer. Étienne nous explique : “’un ouvrier agricole est payé environ 1,5 € par jour” un salaire extrêmement bas qui montre la précarité du travail rural.
Les cultures principales de la région d’Étienne et Nadège sont le riz, les haricots, le sésame, l’arachide, le mil, le sorgho et le pois de terre. Pendant la saison sèche, ils font du maraîchage pour avoir des légumes. L’élevage est aussi important : vaches, chèvres et moutons. Les bœufs servent à travailler les champs, car il y a très peu de tracteurs. L’agriculture reste donc très manuelle, avec des pelles et des houes.
Un autre problème important est l’accès aux terres. Au Tchad, ce sont principalement les garçons qui héritent des parcelles. Les femmes, elles, doivent demander une autorisation à un homme de leur famille ou louer un terrain pour une courte durée. Cela limite beaucoup leurs possibilités de devenir autonomes. Nadège explique : “les femmes ont plus de difficultés à aller à l’école, même si savoir lire, écrire et compter est très important pour s’occuper d’une exploitation”. Cependant, une nouvelle règle a été mise en place : les femmes se sont réunies, ont réfléchi ensemble et ont décidé que chaque femme aurait désormais le droit de posséder une petite parcelle de terre.
Malgré toutes ces difficultés, Nadège et Étienne montrent beaucoup de courage et de motivation. Ils cherchent à progresser, à apprendre de nouvelles techniques comme la fabrication d’engrais organiques ou la sélection massale des semences. Leur venue en France grâce à l’AFDI leur permet de découvrir d’autres façons de travailler et de partager leur propre expérience.
Cette intervention a permis aux étudiants et stagiaires de prendre conscience de la diversité des agricultures dans le monde et de l’importance de la solidarité internationale. À travers les expériences de Nadège et d’Étienne, c’est tout un système agricole résilient, courageux et en pleine transformation qui s’est dévoilé.
* La Fédération des cellules des jeunes agriculteurs ruraux du Logone Oriental.
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